C'est la coutume du peuple d'Israël depuis l'époque des Géonites de jeûner le treizième jour du mois d'Adar, en souvenir des jours où Esther jeûna, avant son entrée dans le palais du roi Assuérus, essayant d'annuler le décret d'extermination qui pesait sur les Juifs (Livre d'Esther 4:16) et en souvenir du jeûne que le peuple d'Israël accomplit le treizième jour d'Adar de cette année-là.

Le décret du méchant Haman prescrivait que le treizième jour du mois d'Adar, tous les Juifs seraient tués, détruits et éliminés, des enfants, des femmes et même des personnes âgées, et leurs biens pillés. En vertu du miracle de Pourim, de la pendaison d'Haman et de l'accession au trône d'Esther et de Mardochée, le roi Assuérus envoya une lettre royale à tout l'empire, dans laquelle il autorisait les Juifs à se défendre contre leurs agresseurs le 13 Adar et à éliminer leurs persécuteurs. Cependant, le premier décret d’extermination était toujours en vigueur, car tout édit portant la signature et le sceau de l’anneau royal ne pouvait être annulé, de sorte que les ennemis du peuple d’Israël pouvaient toujours exécuter leurs plans. En bref, le treizième jour d’Adar était le jour où les ennemis des Juifs étaient autorisés à attaquer et à exterminer les Juifs, tandis que les Juifs étaient autorisés à se défendre contre leurs attaquants.
Bien que Mardochée fût déjà vice-roi à cette époque, le danger pour les Juifs persistait et il était encore nécessaire que l'Éternel ait pitié de nous pour que nous puissions vaincre nos ennemis sur le champ de bataille. C'est pourquoi les Juifs qui ne pouvaient pas ou n'avaient pas besoin de combattre ont fait la « téchouva » (repentir et retour au Créateur) et ont jeûné tout le treizième jour d'Adar, comme l'indique la tradition, selon laquelle dans les moments de malheur, il est nécessaire de retourner au Créateur. Il n’y a pas de meilleure « téchouva » que celle qui s’accompagne du jeûne, car elle affine la matérialité de l’homme et ramène sa spiritualité à un aspect central et essentiel de sa personne.
Ainsi, le peuple d’Israël a l’habitude de jeûner le treizième jour d’Adar, en mémoire de ce jeûne. De plus, nous avons toujours des ennemis et des persécuteurs qui cherchent à nous exterminer, nous avons donc toujours besoin de jeûner et de faire techouva chaque année.

D'un point de vue rituel, le jeûne d'Esther est plus léger que les autres jeûnes mineurs, puisque ces derniers ont été décrétés par les prophètes, tandis que le jeûne d'Esther est le résultat d'une pratique populaire au fil des ans. Cependant, à des fins pratiques, il n’y a presque aucune différence entre les règles des différents jeûnes mentionnés.

Les services religieux et les lectures de la Torah pour le jeûne d'Esther à Sha'harit et Min'ha sont identiques à ceux des autres jeûnes mineurs, mais comme c'est la veille de Pourim, « Nefilat Apaim » n'est pas récité à Min'ha (Mishna Berurah 131:33). Selon la tradition ashkénaze, la prière « Avinou Malkenou » est généralement récitée pendant Cha'harit et Min'ha les jours de jeûne public. Cependant, elle est omise pendant Min'ha lors du jeûne d'Esther en raison de sa proximité avec la fête de Pourim. Lorsque le 13 Adar tombe un Chabbat, le jeûne est avancé au jeudi, il n'est donc pas célébré en même temps que Pourim, et par conséquent, l'office de Min'ha est similaire à celui des autres jeûnes mineurs.
(Pninei Halacha, Zmanim, Pourim)

*Cette année, le jeûne d'Esther tombera le jour Mercredi 16 mars, et le jeûne est observé depuis l'aube jusqu'à l'apparition des étoiles.

Le Jardin Breslev vous souhaite un joyeux Pourim ! (Joyeux Pourim)